La vidéosurveillance algorithmique (VSA) est un système de vidéosurveillance qui utilise l’intelligence artificielle1. Parfois également appelée vidéosurveillance “intelligente”, “automatisée” ou “augmentée”, cet outil permet d’analyser automatiquement des images par des logiciels pour reconnaître, par exemple, des mouvements suspects ou des formes.
Définition et Utilisation
La VSA permet d’analyser en temps réel les flux vidéos grâce à un logiciel qui se connecte au réseau existant des caméras en mettant de la “détection” et “tracking”. Avec cette technologie, on transfère ce travail d’analyse à un logiciel qui produirait des notifications ou des alertes dès qu’il repère un événement qu’on lui aurait appris à détecter1. Les grands distributeurs de ce type de logiciel en Europe sont Breifcam, concepteur israélien et Two-i, concepteur français.
Encadrement Juridique
L’encadrement de ces pratiques n’est pas encore clair. Néanmoins en France, la CNIL et la Quadrature du Net sont des organismes qui défendent les droits et libertés des personnes face aux avancées numériques1. Ils publient des rapports et des enquêtes pour tendre vers un encadrement des pratiques.
Exemples d’utilisation
Jeux Olympiques de Paris 2024
En France, le débat émerge avec l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 pour lesquels il est envisagé d’expérimenter l’utilisation de la VSA1. Il est notamment prévu de tester le dispositif dans le cadre de la Coupe du monde de rugby organisée de septembre à octobre 20231. Pour le moment, l’utilisation de données biométriques (reconnaissance faciale notamment) dans le dispositif est exclue.
Hors du Cadre Légal
En juillet 2023, Streetpress affirme que des magasins des enseignes E. Leclerc, Carrefour, G20, Système U, Biocoop, Kiabi et Fnac ont déployé illégalement la solution de vidéosurveillance de l’entreprise française Veesion, qui utilise l’intelligence artificielle pour surveiller le comportement de leur clientèle1.
Conclusion
La VSA est une technologie prometteuse qui pourrait révolutionner la façon dont nous surveillons et sécurisons nos espaces publics et privés. Cependant, son utilisation soulève également des questions importantes sur la vie privée et les libertés individuelles. Il est donc crucial que son déploiement soit accompagné d’un débat public éclairé et d’un encadrement juridique adéquat.